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CONTES ARABES.

celle qu’il quittoit ; et en entrant dans une place spacieuse, à cinquante ou soixante pas où environ, il aperçut un palais magnifique, dont il n’eut pas le temps d’admirer la structure admirable. En effet, en même temps une dame d’un air et d’un port majestueux, et d’une beauté à laquelle la richesse des étoiles dont elle étoit habillée, et les pierreries dont elle étoit ornée, n’ajoutoient aucun avantage, s’avança jusque sur le vestibule, accompagnée d’une troupe de femmes, dont il eut peu de peine à distinguer la maîtresse.

Dès que le prince Ahmed eut aperçu la dame, il pressa le pas pour aller lui rendre ses respects ; et la dame de son côté, qui le vit venir, le prévint par ces paroles, en élevant la voix :

« Prince Ahmed, dit-elle, approchez, vous êtes le bien venu. »

La surprise du prince ne fut pas médiocre, quand il s’entendit nommer dans un pays dont il n’avoit jamais entendu parler, quoique ce pays