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LES MILLE ET UNE NUITS,

se sentit pas assez de force pour soutenir avec patience la mortification de la voir passer entre les bras du prince Ali, lequel, disoit-il, ne la méritoit pas mieux, ni ne l’aimoit plus parfaitement que lui. Il en eut au contraire un déplaisir si sensible, qu’il abandonna la cour, et qu’il renonça au droit qu’il avoit de succéder à la couronne pour aller se faire derviche et se mettre sous la discipline d’un scheikh très-fameux, lequel étoit dans une grande réputation de mener une vie exemplaire, et qui avoit établi sa demeure et celle de ses disciples qui étoient en grand nombre, dans une agréable solitude.

Le prince Ahmed, par le même motif que le prince Houssain, n’assista pas aux noces du prince Ali et de la princesse Nourounnihar ; mais il ne renonça pas au monde comme lui. Comme il ne pouvoit comprendre comment la flèche qu’il avoit tirée, étoit pour ainsi dire devenue invisible, il se déroba à ses gens ; et résolu à la chercher de manière à n’avoir