Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
LES MILLE ET UNE NUITS,

Houssain ne vous eût servi à venir la secourir promptement ? Vous, prince Ali, votre tuyau d’ivoire a servi à vous faire connoître, à vous et aux princes vos frères, que vous alliez perdre la princesse votre cousine, et en cela il faut convenir qu’elle vous a une grande obligation. Il faut aussi que vous conveniez que cette connoissance seroit demeurée inutile pour le bien qui lui en est arrivé, sans la pomme artificielle et sans le tapis. Et vous enfin, prince Houssain, la princesse seroit une ingrate si elle ne vous marquoit sa reconnoissance en considération de votre tapis, qui s’est trouvé si nécessaire pour lui procurer la guérison. Mais considérez qu’il n’eût été d’aucun usage pour y contribuer, si vous n’eussiez eu connoissance de la maladie par le moyen du tuyau d’ivoire du prince Ali, et que le prince Ahmed n’eût employé sa pomme artificielle pour la guérir. Ainsi, comme ni le tapis, ni le tuyau d’ivoire, ni la pomme artificielle ne donnent pas la moindre