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CONTES ARABES.

Nourounnihar pour épouse, selon sa promesse.

Le sultan des Indes, après avoir écouté avec bienveillance tout ce que les princes voulurent lui représenter à l’avantage de ce qu’ils avoient apporté, sans les interrompre, et bien informé de ce qui venoit de se passer dans la guérison de la princesse Nourounnihar, demeura quelque temps dans le silence, comme s’il eût pensé à ce qu’il avoit à leur répondre. Il l’interrompit enfin, et il leur tint ce discours plein de sagesse :

« Mes enfans, dit-il, je déclarerois l’un de vous, avec un grand plaisir, si je pouvoir le faire avec justice ; mais considérez vous-mêmes si je le puis. Vous, prince Ahmed, il est vrai que la princesse ma nièce est redevable de sa guérison à votre pomme artificielle ; mais je vous demande, la lui eussiez-vous procurée, si auparavant le tuyau d’ivoire du prince Ali ne vous eût donné lieu de connoître le danger où elle étoit, et que le tapis du prince