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CONTES ARABES.

« Mon frère, dit-il, il faut avouer que votre tapis est une des choses les plus merveilleuses que l’on puisse imaginer, s’il a, comme je ne veux pas en douter, la propriété que vous venez de nous dire. Mais vous avouerez qu’il peut y avoir d’autres choses, je ne dis pas plus, mais au moins aussi merveilleuses dans un autre genre ; et pour vous en faire tomber d’accord, continua-t-il, le tuyau d’ivoire que voici, non plus que votre tapis, à le voir, ne paroît pas une rareté qui mérite une grande attention. Je n’en ai pas moins payé cependant que vous de votre tapis, et je ne suis pas moins content de mon marché que vous l’êtes du vôtre. Équitable comme vous l’êtes, vous tomberez d’accord que je n’ai pas été trompé, quand vous saurez et que vous en aurez vu l’expérience, qu’en regardant par un des bouts, on voit tel objet que l’on souhaite de voir. Je ne veux pas que vous m’en croyiez sur ma parole, ajouta le prince Ali en lui présentant le tuyau : voilà