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CONTES ARABES.

dans le même lieu où ils s’étoient séparés, le prince Houssain, comme l’aîné, prit la parole, et dit :

« Mes frères, nous aurons du temps de reste à nous entretenir des particularités chacun de son voyage ; parlons de ce qui nous est le plus important de savoir ; et comme je tiens pour certain que vous vous êtes souvenus comme moi du principal motif qui nous y a engagés, ne nous cachons pas ce que nous apportons ; et nous le montrant, faisons-nous justice par avance, et voyons auquel le sultan notre père pourra adjuger la préférence. » Pour donner l’exemple, continua le prince Houssain, je vous dirai que la rareté que j’ai rapportée du voyage que j’ai fait au royaume de Bisnagar, est le tapis sur lequel je suis assis : il est commun et sans apparence, comme vous le voyez ; mais quand je vous aurai déclaré quelle est sa vertu, vous serez dans une admiration d’autant plus grande, que jamais vous n’avez rien entendu de pareil ;