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CONTES ARABES.

dès le lendemain de son arrivée il eut imité les deux princes ses frères, et qu’il se fut rendu au bezestein, à peine il y étoit entré qu’un crieur se présenta devant lui avec une pomme artificielle à la main, qu’il crioit à trente-cinq bourses. Il arrêta le crieur, en lui disant :

« Montrez-moi cette pomme, et apprenez-moi quelle vertu ou quelle propriété si extraordinaire elle peut avoir pour être criée à un si haut prix ? »

En la lui mettant dans la main, afin qu’il l’examinât :

« Seigneur, lui dit le crieur, cette pomme, à ne la regarder que par l’extérieur, est véritablement peu de chose ; mais si on en considère les propriétés, les vertus, et l’usage admirable qu’on en peut faire pour le bien des hommes, on peut dire qu’elle n’a pas de prix, et il est certain que celui qui la possède, possède un trésor. En effet, il n’y a pas de malade affligé de quelque maladie mortelle que ce soit, comme de