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CONTES ARABES.

bien fait de sa personne, avoit infiniment d’esprit, et qu’il étoit d’une politesse achevée (c’étoit par où il se distinguoit des marchands avec lesquels il paroissoit devant le roi), c’étoit à lui, préférableraent aux marchands, qu’il adressoit la parole pour s’informer de la personne du sultan des Indes, des forces, des richesses et du gouvernement de son empire.

Les autres jours, le prince les employoit à voir ce qu’il y avoit de plus remarquable dans la ville et aux environs. Entr’autres choses dignes d’être admirées, il vit un temple d’idoles, dont la structure étoit particulière, en ce qu’elle étoit toute de bronze ; il avoit dix coudées en quarré dans son assiette, et quinze en hauteur ; et ce qui en faisoit la plus grande beauté, étoit une idole d’or massif, de la hauteur d’un homme, dont les yeux étoient deux rubis, appliqués avec tant d’art, qu’il sembloit à ceux qui la regardoient, qu’elle avoit les yeux sur eux, de quel côté qu’ils se tournassent pour la voir. Il en vit une