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CONTES ARABES.

me c’est au vendeur à me récompenser de ma peine, je le recevrai comme une grâce que vous aurez bien voulu me faire, et dont je vous aurai l’obligation. »

Sur la bonne foi du crieur, le prince accepta le parti. Il conclut le marché sous la condition proposée, et il entra dans l’arrière-boutique du marchand, après en avoir obtenu la permission. Le crieur étendit le tapis, ils s’assirent dessus l’un et l’autre ; et dès que le prince eût formé le désir d’être transporté au khan dans son appartement, il s’y trouva avec le crieur dans la même situation. Comme il n’avoit pas besoin d’autre certitude de la vertu du tapis, il compta au crieur la somme des quarante bourses en or, et il y ajouta un présent de vingt pièces d’or dont il gratifia le crieur.

De la sorte, le prince Houssain demeura possesseur du tapis avec une joie extrême d’avoir acquis à son arrivée à Bisnagar une pièce si rare, qui devoit, comme il n’en doutoit