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CONTES ARABES.

ration : il étoit vaste, coupé et traversé par plusieurs rues toutes voûtées contre l’ardeur du soleil, et néanmoins très-bien éclairées. Les boutiques étoient d’une même grandeur et d’une même symétrie, et celles des marchands d’une même sorte de marchandise n’étoient pas dispersées, mais rassemblées dans une même rue, et il en étoit de même des boutiques des artisans.

La multitde des boutiques, remplies d’une même sorte de marchandise, comme des toiles les plus fines de différens endroits des Indes, des toiles peintes des couleurs les plus vives qui représentoient au naturel des personnages, des paysages, des arbres, des fleurs, des étoffes de soie et de brocard, tant de la Perse que de la Chine et d’autres lieux, des porcelaines du Japon et de la Chine, des tapis de pied de toutes les grandeurs, le surprirent si extraordinairement, qu’il ne savoit s’il devoit s’en rapporter à ses propres yeux. Mais quand il fut arrivé aux bou-