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LES MILLE ET UNE NUITS,

que ce qu’il avoit appris de la princesse de Bengale ; et quant au cheval enchanté, qu’il l’avoit fait porter dans son trésor, comme une grande rareté, quoiqu’il ignorât comment on pouvoit s’en servir.

« Sire, reprit le feint médecin, la connoissance que votre Majesté vient de me donner, me fournit le moyen d’achever la guérison de la princesse. Comme elle a été portée sur ce cheval, et que le cheval est enchanté, elle a contracté quelque chose de l’enchantement, qui ne peut être dissipé que par de certains parfums qui me sont connus. Si votre Majesté veut en avoir le plaisir, et donner un spectacle des plus surprenans à sa cour, et au peuple de sa capitale, que demain elle fasse apporter le cheval au milieu de la place devant son palais, et qu’elle s’en remette sur moi pour le reste : je promets de faire voir à ses yeux et à toute l’assemblée, en très-peu de momens, la princesse de Bengale aussi saine d’esprit et de corps qu’elle l’a jamais été de sa vie ;