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LES MILLE ET UNE NUITS,

d’eux, ni de leur art, mais de la volonté de la princesse elle-même.

Dans cet intervalle, le prince Firouz Schah, déguisé sous l’habit de derviche, avoit parcouru plusieurs provinces et les principales villes de ces provinces avec d’autant plus de peine d’esprit, sans mettre les fatigues du chemin en compte, qu’il ignoroit s’il ne tenoit pas un chemin opposé à celui qu’il eût dû prendre pour avoir des nouvelles de ce qu’il cherchoit.

Attentif aux nouvelles qu’on débitoit dans chaque lieu par où il passoit, il arriva enfin dans une grande ville des Indes, où l’on s’entretenoit fort d’une princesse de Bengale, à qui l’esprit avoit tourné le même jour que le sultan de Cachemire avoit destiné pour la célébration de ses noces avec elle. Au nom de princesse de Bengale, en supposant que c’étoit celle qui faisoit le sujet de son voyage, avec d’autant plus de vraisemblance, qu’il n’avoit pas appris qu’il y eût à la cour de Bengale une autre