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LES MILLE ET UNE NUITS,

grande obligation qu’elle lui avoit, de la manière qu’elle l’avoit médité :

« Princesse, lui dit-il, je ne doute pas que vous n’ayez besoin de repos, je vous laisse en liberté de le prendre. Demain vous serez plus en état de m’entretenir des circonstances de l’étrange aventure qui vous est arrivée. » En achevant ces paroles, il se retira.

La princesse de Bengale étoit dans une joie inexprimable de se voir en si peu de temps délivrée de la persécution d’un homme qu’elle ne pouvoit regarder qu’avec horreur ; et elle se flatta que le sultan de Cachemire voudroit bien mettre le comble à sa générosité, en la renvoyant au prince de Perse, quand elle lui auroit appris de quelle manière elle étoit à lui, et qu’elle l’auroit supplié de lui faire cette grâce. Mais elle étoit bien éloignée de voir l’accomplissement de l’espérance qu’elle avoit conçue.

En effet, le roi de Cachemire avoit résolu de l’épouser le lendemain, et il en avoit fait annoncer les ré-