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CONTES ARABES.

chandises dont elle étoit garnie, en réservant celles qui pouvoient être de débit à la Mecque ; et pour ce qui est de la maison, il trouva un locataire à qui il en fit un bail. Les choses ainsi disposées, il se trouva prêt à partir dans le temps que la caravane de Bagdad pour la Mecque se mettroit en chemin. La seule chose qui lui restoit à faire, étoit de mettre en sûreté une somme de mille pièces d’or qui l’eût embarrassé dans le pélerinage, après avoir mis à part l’argent qu’il jugea à propos d’emporter avec lui, pour sa dépense et pour d’autres besoins.

Ali Cogia choisit un vase d’une capacité convenable ; il y mit les mille pièces d’or, et il acheva de le remplir d’olives. Après avoir bien bouché le vase, il le porte chez un marchand de ses amis. Il lui dit : « Mon frère, vous n’ignorez pas que dans peu de jours je pars comme pélerin de la Mecque avec la caravane ; je vous demande en grâce de vouloir bien vous charger d’un vase d’olives que