Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
LES MILLE ET UNE NUITS,

facilité qu’il trouvoit à faire réussir sa méchanceté, monta le cheval, prit la princesse en croupe, avec l’aide du concierge : il tourna la cheville, et aussitôt le cheval les enleva lui et la princesse au plus haut de l’air.

Dans le même moment le sultan de Perse, suivi de sa cour, sortoit de son palais pour se rendre au palais de plaisance, et le prince de Perse venoit de prendre le devant pour préparer la princesse de Bengale à le recevoir, comme l’Indien affectoit dé passer au-dessus de la ville avec sa proie, pour braver le sultan et le prince, et pour se venger du traitement injuste qui lui avoit été fait, comme il le prétendoit.

Quand le sultan de Perse eut aperçu le ravisseur qu’il ne méconnut pas, il s’arrêta avec un étonnement d’autant plus sensible et plus affligeant, qu’il n’étoit pas possible de le faire repentir de l’affront insigne qu’il lui faisoit avec un si grand éclat. Il le chargea de mille imprécations avec ses courtisans, et avec tous ceux qui