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CONTES ARABES.

pour donner quelques ordres, vint le rejoindre en ces entrefaites : « Mon fils, lui dit le sultan, voici le salon le plus digne d’être admiré de tous ceux qui sont au monde. Une seule chose me surprend : c’est de voir que cette jalousie soit demeurée imparfaite. Est-ce par oubli, ajouta-t-il, par négligence, ou parce que les ouvriers n’ont pas eu le temps de mettre la dernière main à un si beau morceau d’architecture ? » « Sire, répondit Aladdin, ce n’est par aucune de ces raisons que la jalousie est restée dans l’état que votre Majesté la voit. La chose a été faite à dessein, et c’est par mon ordre que les ouvriers n’y ont pas touché : je voulois que votre Majesté eût la gloire de faire achever ce salon et le palais en même temps. Je la supplie de vouloir bien agréer ma bonne intention, afin que je puisse me souvenir de la faveur et de la grâce que j’aurai reçue d’elle. » « Si vous l’avez fait dans cette intention, reprit le sultan, je vous en sais bon gré ; je vais dès l’heure