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CONTES ARABES.

eut jeté les yeux sur les jalousies enrichies de diamans, de rubis et d’émeraudes, toutes pierres parfaites dans leur grosseur proportionnée, et qu’Aladdin lui eut fait remarquer que la richesse étoit pareille au-dehors, il en fut tellement surpris qu’il demeura comme immobile. Après avoir resté quelque temps en cet état : « Visir, dit-il à ce ministre qui étoit près de lui, est-il possible qu’il y ait en mon royaume, et si près de mon palais, un palais si superbe et que je l’aie ignoré jusqu’à présent ? » « Votre Majesté, reprit le grand visir, peut se souvenir qu’avant-hier elle accorda à Aladdin, qu’elle venoit de reconnoître pour son gendre, la permission de bâtir un palais vis-à-vis du sien ; le même jour au coucher du soleil il n’y avoit pas encore de palais en cette place ; et hier j’eus l’honneur de lui annoncer le premier que le palais étoit fait et achevé. » « Je m’en souviens, repartit le sultan ; mais jamais je ne me fusse imaginé que ce palais fût une des merveilles du