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LES MILLE ET UNE NUITS,

voix de femmes toutes d’une grande beauté, commença un concert qui dura sans interruption jusqu’à la fin du repas. La princesse en fut si charmée, qu’elle dit qu’elle n’avoit rien entendu de pareil dans le palais du sultan son père. Mais elle ne savoit pas que ces musiciennes étoient des fées choisies par le génie, esclave de la lampe.

Quand le soupé fut achevé, et que l’on eut desservi en diligence, une troupe de danseurs et de danseuses succédèrent aux musiciennes. Ils dansèrent plusieurs sortes de danses figurées, selon la coutume du pays, et ils finirent par un danseur et une danseuse, qui dansèrent seuls avec une légèreté surprenante, et firent paroître chacun à leur tour toute la bonne grâce et l’adresse dont ils étoient capables. Il étoit près de minuit quand, selon la coutume de la Chine dans ce temps-là, Aladdin se leva et présenta la main à la princesse Badroulboudour pour danser ensemble, et terminer ainsi les céré-