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CONTES ARABES.

gné de son fils, l’un et l’autre avec un air fort triste. Il n’y avoit qu’Aladdin qui en savoit le secret, et qui se réjouissoit en lui-même de l’heureux succès que l’usage de la lampe lui procuroit. Ainsi, comme il eut appris avec certitude que son rival avoit abandonné le palais, et que le mariage entre la princesse et lui étoit rompu absolument, il n’eut pas besoin de frotter la lampe davantage, et d’appeler le génie pour empêcher qu’il ne se consommât. Ce qu’il y a de particulier, c’est que ni le sultan, ni le grand visir, qui avoient oublié Aladdin et la demande qu’il avoit fait faire, n’eurent pas la moindre pensée qu’il pût avoir part à l’enchantement qui venoit de causer la dissolution du mariage de la princesse.

Aladdin cependant laissa écouler les trois mois que le sultan avoit marqués pour le mariage d’entre la princesse Badroulboudour et lui ; il en avoit compté tous les jours avec grand soin ; et quand ils furent achevés, dès le lendemain il ne manqua pas