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CONTES ARABES.

les précautions nécessaires pour sa sûreté. Il monta à cheval ; et quand il fut arrivé près de la grotte, il prit un bon augure de ce qu’il n’aperçut aucun vestige ni d’hommes ni de chevaux. Il mit pied à terre, il attacha son cheval, et en se présentant devant la porte, il prononça ces paroles : Sésame, ouvre-toi, qu’il n’avoit pas oubliées. La porte s’ouvrit ; il entra, et l’état où il trouva toutes choses dans la grotte, lui fit juger que personne n’y étoit entré depuis environ le temps que le faux Cogia Houssain étoit venu lever boutique dans la ville, et ainsi, que la troupe des quarante voleurs étoit entièrement dissipée et exterminée depuis ce temps-là. Il ne douta plus qu’il ne fût le seul au monde qui eût le secret de faire ouvrir la grotte, et que le trésor qu’elle enfermoit étoit à sa disposition. Il s’étoit muni d’une valise ; il la remplit d’autant d’or que son cheval en put porter, et il revint à la ville.

Depuis ce temps-là, Ali Baba, son fils qu’il mena à la grotte, et à