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CONTES ARABES.

tant d’or, tant d’argent, tant de richesses à la proie de celui qui s’est déjà enrichi d’une partie ? Je ne puis et je ne dois y songer, qu’auparavant je ne lui aie ôté la vie. Ce que je n’ai pu faire avec un secours si puissant, je le ferai moi seul ; et quand j’aurai pourvu de la sorte à ce que ce trésor ne soit plus exposé au pillage, je travaillerai à faire en sorte qu’il ne demeure ni sans successeurs ni sans maître après moi, qu’il se conserve et qu’il s’augmente dans toute la postérité. »

Cette résolution prise, il ne fut pas embarrassé à chercher les moyens de l’exécuter ; et alors plein d’espérance, et l’esprit tranquille, il s’endormit, et passa la nuit assez paisiblement.

Le lendemain, le capitaine des voleurs éveillé de grand matin, comme il se l’étoit proposé, prit un habit fort propre, conformément au dessein qu’il avoit médité, et il vint à la ville, où il prit un logement dans un khan ; et comme il s’attendoit que