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LES MILLE ET UNE NUITS,

Baba pénétré de la grande obligation qu’il lui avoit, lui dit :

« Je ne mourrai pas que je ne t’aye récompensée, comme tu le mérites. Je te dois la vie ; et pour commencer à t’en donner une marque de reconnoissance, je te donne la liberté dès-à-présent, en attendant que j’y mette le comble de la manière que je me le propose. Je suis persuadé avec toi que les quarante voleurs m’ont dressé ces embûches. Dieu m’a délivré par ton moyen. J’espère qu’il continuera de me préserver de leur méchanceté, et qu’en achevant de la détourner de ma tête, il délivrera le monde de leur persécution et de leur engeance maudite. Ce que nous avons à faire, c’est d’enterrer incessamment les corps de cette peste du genre humain, avec un si grand secret, que personne ne puisse rien soupçonner de leur destinée ; et c’est à quoi je vais travailler avec Abdalla. »

Le jardin d’Ali Baba étoit d’une grande longueur, terminé par de grands arbres. Sans différer, il alla