Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/415

Cette page a été validée par deux contributeurs.
407
CONTES ARABES.

champ la malice du faux marchand, je répondis sans hésiter : « Pas encore, mais bientôt. » Je passai au vase qui suivoit ; et une autre voix me fit la même demande, à laquelle je répondis de même. J’allai aux autres vases l’un après l’autre : à pareille demande, pareille réponse, et je ne trouvai de l’huile que dans le dernier vase, dont j’emplis la cruche. Quand j’eus considéré qu’il y avoit trente-sept voleurs au milieu de votre cour, qui n’attendoient que le signal ou que le commandement de leur chef, que vous avez pris pour un marchand, et à qui vous aviez fait un si grand accueil, au point de mettre toute la maison en combustion, je ne perdis pas de temps, je rapportai la cruche, j’allumai la lampe ; et après avoir pris la chaudière la plus grande de la cuisine, j’allai l’emplir d’huile. Je la mis sur le feu, et quand elle fut bien bouillante, j’en allai verser dans chaque vase où étoient les voleurs, autant qu’il en fallut pour les empêcher tous d’exécuter le pernicieux dessein qui