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LES MILLE ET UNE NUITS,

temps de sa main sans dire mot, en se consultant pour savoir ce qu’il devoit faire. Il tira enfin sa bourse de son sein, et en les mettant dedans : « Je ne puis vous assurer, dit-il au voleur, que je me souvienne précisément du chemin qu’on me fit faire ; mais puisque vous le voulez ainsi, allons, je ferai ce que je pourrai pour m’en souvenir. »

Baba Moustafa se leva à la grande satisfaction du voleur ; et sans fermer sa boutique, où il n’y avoit rien de conséquence à perdre, il mena le voleur avec lui jusqu’à l’endroit où Morgiane lui avoit bandé les jeux. Quand ils furent arrivés : « C’est ici, dit Baba Moustafa, qu’on m’a bandé, et j’étois tourné comme vous me voyez. Le voleur qui avoit son mouchoir prêt, les lui banda, et il marcha à côté de lui, en partie en le conduisant, en partie en se laissant conduire par lui, jusqu’à ce qu’il s’arrêtât.

« Il me semble, dit Baba Moustafa, que je n’ai point passé plus loin. » Et