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CONTES ARABES.

par l’esprit de sa fille, mais que ce n’étoit rien. Elle fit appeler le fils du visir, pour savoir de lui quelque chose de ce que la princesse lui avoit dit ; mais le fils du visir qui s’estimoit infiniment honoré de l’alliance du sultan, avoit pris le parti de dissimuler. « Mon gendre, lui dit la sultane, dites-moi, êtes-vous dans le même entêtement que votre épouse ? » « Madame, reprit le fils du visir, oserois-je vous demander à quel sujet vous me faites cette demande ? » « Cela suffit, repartit la sultane, je n’en veux pas savoir davantage : vous êtes plus sage qu’elle. »

Les réjouissances continuèrent toute la journée dans le palais ; et la sultane qui n’abandonna pas la princesse, n’oublia rien pour lui inspirer la joie, et pour lui faire prendre part aux divertissemens qu’on lui donnoit par différentes sortes de spectacles ; mais elle étoit tellement frappée des idées de ce qui lui étoit arrivé la nuit, qu’il étoit aisé de voir qu’elle en étoit tout occupée. Le fils du