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CONTES ARABES.

vous devez m’en croire sur ma parole. En voici la raison : c’est qu’on m’a mené jusqu’à un certain endroit où l’on m’a bandé les yeux, et de là je me suis laissé conduire jusque dans la maison, d’où après avoir fait ce que je devois faire, on me ramena de la même manière jusqu’au même endroit. Vous voyez l’impossibilité qu’il y a que je puisse vous rendre service. »

« Au moins, repartit le voleur, vous devez vous souvenir à-peu-près du chemin qu’on vous a fait faire les yeux bandés. Venez, je vous prie, avec moi, je vous banderai les yeux en cet endroit-là, et nous marcherons ensemble par le même chemin et par les mêmes détours, que vous pourrez vous remettre dans la mémoire d’avoir marché ; et comme toute peine mérite récompense, voici une autre pièce d’or. Venez, faites-moi le plaisir que je vous demande. » Et en disant ces paroles il lui mit une autre pièce dans la main.

Les deux pièces d’or tentèrent Baba Moustafa ; il les regarda quelque