Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/381

Cette page a été validée par deux contributeurs.
373
CONTES ARABES.

à mettre le corps dedans ; et quand Ali Baba eut bien cloué les planches par-dessus, elle alla à la mosquée avertir que tout étoit prêt pour l’enterrement. Les gens de la mosquée destinés pour laver les corps morts, s’offrirent pour venir s’acquitter de leur fonction ; mais elle leur dit que la chose étoit faite.

Morgiane de retour, ne faisoit que de rentrer, quand l’iman et d’autres ministres de la mosquée arrivèrent. Quatre voisins assemblés chargèrent la bière sur leurs épaules ; et en suivant l’iman, qui récitoit des prières, ils la portèrent au cimetière. Morgiane en pleurs, comme esclave du défunt, suivit la tête nue, en poussant des cris pitoyables, en se frappant la poitrine de grands coups, et en s’arrachant les cheveux ; et Ali Baba marchoit après, accompagné des voisins qui se détachoient tour-à-tour, de temps en temps, pour relayer et soulager les autres voisins qui portoient la bière, jusqu’à ce qu’on arrivât au cimetière.