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LES MILLE ET UNE NUITS,

princesse, je puis vous assurer que je vous parle de bon sens ; vous pourrez vous en informer à mon époux, il vous dira la même chose. » « Je m’en informerai, repartit la sultane ; mais quand il m’en parleroit comme vous, je n’en serois pas plus persuadée que je le suis. Levez-vous cependant, et ôtez-vous cette imagination de l’esprit ; il feroit beau voir que vous troublassiez par une pareille vision les fêtes ordonnées pour vos noces, et qui doivent se continuer plusieurs jours dans ce palais et dans tout le royaume ! N’entendez-vous pas déjà les fanfares et les concerts de trompettes, de tymbales et de tambours ? Tout cela vous doit inspirer la joie et le plaisir, et vous faire oublier toutes les fantaisies dont vous venez de me parler. » En même temps la sultane appela les femmes de la princesse ; et après qu’elle l’eut fait lever, et qu’elle l’eut vue se mettre à sa toilette, elle alla à l’appartement du sultan ; elle lui dit que quelque fantaisie avoit passé véritablement