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CONTES ARABES.

lets que Cassim avoit négligé d’attacher, et qui paissoient librement ; de manière qu’ils se dispersèrent de çà et de là dans la forêt, si loin qu’ils les eurent bientôt perdus de vue.

Les voleurs ne se donnèrent par la peine de courir après les mulets : il leur importoit davantage de trouver celui à qui ils appartenoient. Pendant que quelques-uns tournent autour du rocher pour le chercher, le capitaine, avec les autres, met pied à terre et va droit à la porte le sabre à la main, prononce les paroles, et la porte s’ouvre.

Cassim qui entendit le bruit des chevaux du milieu de la grotte, ne douta pas de l’arrivée des voleurs, non plus que de sa perte prochaine. Résolu au moins à faire un effort pour échapper de leurs mains, et se sauver, il s’étoit tenu prêt à se jeter dehors dès que la porte s’ouvriroit. Il ne la vit pas plutôt ouverte, après avoir entendu prononcer le mot de Sésame, qui étoit échappé de sa mémoire, qu’il s’élança en sortant si brusquement, qu’il ren-