bouche, des ballots de riches marchandises en piles, des étoffes de soie et de brocard, des tapis de grand prix, et sur-tout de l’or et de l’argent monnoyé par tas, et dans des sacs ou grandes bourses de cuir les unes sur autres ; et à voir toutes ces choses, il lui parut qu’il y avoit non pas de longues années, mais des siècles que cette grotte servoit de retraite à des voleurs qui avoient succédé les uns aux autres.
Ali Baba ne balança pas sur le parti qu’il devoit prendre : il entra dans la grotte, et dès qu’il y fut entré, la porte se referma ; mais cela ne l’inquiéta pas : il savoit le secret de la faire ouvrir. Il ne s’attacha pas à l’argent, mais à l’or monnoyé, et particulièrement à celui qui étoit dans des sacs. Il en enleva à plusieurs fois autant qu’il pouvoit en porter et en quantité suffisante pour faire la charge de ses trois ânes. Il rassembla ses ânes qui étoient dispersés ; et quand il les eut fait approcher du rocher, il les chargea des sacs ; et pour les cacher,