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CONTES ARABES.

peu de temps après leur mariage, devint héritière d’une boutique bien garnie, d’un magasin rempli de bonnes marchandises, et de biens en fonds de terre, qui le mirent tout-à-coup à son aise, et le rendirent un des marchands les plus riches de la ville.

Ali Baba, au contraire, qui avoit épousé une femme aussi pauvre que lui, étoit logé fort pauvrement, et il n’avoit d’autre industrie pour gagner sa vie, et de quoi s’entretenir lui et ses enfans, que d’aller couper du bois dans une forêt voisine, et de venir le vendre à la ville, chargé sur trois ânes qui faisoient toute sa possession.

Ali Baba étoit un jour dans la forêt, et il achevoit d’avoir coupé à-peu-près assez de bois pour faire la charge de ses ânes, lorsqu’il aperçut une grosse poussière qui s’élevoit en l’air, et qui avançoit du côté où il étoit. Il regarda attentivement, et il distingua une troupe nombreuse de gens à cheval qui venoient d’un bon train.