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LES MILLE ET UNE NUITS,

grande, qu’il ne s’aperçut de la fin de son histoire que par son silence. Il lui dit : « Cogia Hassan, il y avoit long-temps que je n’avois rien entendu qui m’ait fait un si grand plaisir que les voies toutes merveilleuses par lesquelles il a plu à Dieu de te rendre heureux dans ce monde. C’est à toi de continuer à lui rendre grâces, par le bon usage que tu fais de ses bienfaits. Je suis bien aise que tu saches que le diamant qui a fait ta fortune est dans mon trésor ; et de mon côté, je suis ravi d’apprendre par quel moyen il y est entré. Mais parce qu’il se peut faire qu’il reste encore quelque doute dans l’esprit de Saadi sur la singularité de ce diamant, que je regarde comme la chose la plus précieuse et la plus digne d’être admirée de tout ce que je possède, je veux que tu l’amènes avec Saad, afin que le garde de mon trésor le lui montre ; et pour peu qu’il soit encore incrédule, qu’il reconnoisse que l’argent n’est pas toujours un moyen certain à un pauvre hom-