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CONTES ARABES.

tribuer sa fortune au morceau de plomb que vous lui donnâtes, c’est ce que je ne puis, et personne non plus que moi ne l’y attribueroit. »

« C’est votre pensée, reprit Saad ; mais ce n’est pas la mienne, et je ne vois pas pourquoi vous voulez faire à Cogia Hassan l’injustice de le prendre pour un menteur. Vous me permettrez de croire qu’il nous a dit la vérité, qu’il n’a pensé à rien moins qu’à nous la déguiser, et que c’est le morceau de plomb que je lui donnai, qui est la cause unique de son bonheur. C’est de quoi Cogia Hassan va bientôt nous éclaircir vous et moi. »

» Ces deux amis arrivèrent dans la rue où est ma maison, en tenant de semblables discours. Ils demandèrent où elle étoit, on la leur montra ; et à en considérer la façade, ils eurent de la peine à croire que ce fût elle. Ils frappèrent à la porte, et mon portier ouvrit.

» Saadi qui craignoit de commettre une incivilité, s’il prenoit la maison de quelque seigneur de marque