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CONTES ARABES.

rent le même bruit qu’auparavant. Alors je voulus savoir quelle étoit la cause de leur dispute. J’appelai l’aîné, et je lui demandai quel sujet ils avoient de faire ainsi grand bruit ? Il me dit : « Mon père, c’est un morceau de verre qui fait de la lumière quand nous le regardons le dos tourné à lampe. » Je me le fis apporter, et j’en fis l’expérience.

» Cela me parut extraordinaire, et me fît demander à ma femme ce que c’étoit que ce morceau de verre.

« Je ne sais, dit-elle, c’est un morceau de verre que j’ai tiré du ventre du poisson en le préparant. »

» Je ne m’imaginai pas, non plus qu’elle, que ce fût autre chose que du verre. Je poussai néanmoins l’expérience plus loin. Je dis à ma femme de cacher la lampe dans la cheminée ; elle le fit, et je vis que le prétendu morceau de verre faisoit une lumière si grande, que nous pouvions nous passer de la lampe pour nous coucher. Je la fis éteindre, et je mis moi-même le morceau de verre sur le