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CONTES ARABES.

été cent fois chez lui sans trouver ce que vous cherchiez, vous y trouverez peut-être aujourd’hui le plomb dont j’ai besoin ; encore une fois, je veux que vous y alliez. »

» La femme du pêcheur sortit en murmurant et en grondant, et vint frapper à ma porte. Il y avoit déjà quelque temps que je dormois ; je me réveillai en demandant ce qu’on vouloit.

« Hassan Alhabbal, dit la femme en haussant la voix, mon mari a besoin d’un peu de plomb pour accommoder ses filets ; si par hasard vous en avez, il vous prie de lui en donner. »

» La mémoire du morceau de plomb que Saad m’avoit donné, m’étoit si récente, sur-tout après ce qui m’étoit arrivé en me déshabillant, que je ne pouvois l’avoir oublié. Je répondis à la voisine que j’en avois, qu’elle attendît un moment ; et que ma femme alloit lui en donner un morceau.

» Ma femme qui s’étoit aussi éveillée au bruit, se leva, trouva à tâtons