Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/300

Cette page a été validée par deux contributeurs.
292
LES MILLE ET UNE NUITS,

roient pas comme nous mourons. À le bien prendre, munis de la crainte de Dieu, que nous devons avoir sur toute chose, l’avantage qu’ils ont plus que nous est si peu considérable, que nous ne devons pas nous y arrêter. »

» Je n’ennuierai pas votre Majesté plus long-temps par mes réflexions morales. Nous nous consolâmes, ma femme et moi, et je continuai mon travail, l’esprit aussi libre que si je n’eusse pas fait des pertes si mortifiantes, à peu de temps l’une de l’autre.

» La seule chose qui me chagrinoit, et cela arrivoit souvent, c’étoit quand je me demandois à moi-même comment je pourrais soutenir la présence de Saadi, lorsqu’il viendroit me demander compte de l’emploi de ses deux cents pièces d’or, et de l’avancement de ma fortune, par le moyen de sa libéralité, et que je n’y voyois autre remède que de me résoudre à la confusion que j’en aurais, quoique cette seconde fois, non