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CONTES ARABES.

Nouman, s’adressa au troisième que le grand visir Giafar avoit fait venir.

« Cogia Hassan, lui dit-il, en passant hier devant ton hôtel, il me parut si magnifique, que j’eus la curiosité de savoir à qui il appartenoit. J’appris que tu l’avois fait bâtir, après avoir fait profession d’un métier qui te produisoit à peine de quoi vivre. On me dit aussi que tu ne te méconnoissois pas, que tu faisois un bon usage des richesses que Dieu t’a données, et que tes voisins disoient mille biens de toi. Tout cela m’a fait plaisir, ajouta le calife, et je suis bien persuadé que les voies dont il a plu à la Providence de te gratifier de ses dons, doivent être extraordinaires. Je suis curieux de les apprendre par toi-même, et c’est pour me donner cette satisfaction que je t’ai fait venir. Parle-moi donc avec sincérité, afin que je me réjouisse en prenant part à ton bonheur avec plus de connoissance. Et afin que ma curiosité ne te soit point suspecte, et que tu ne croyes pas que j’y prenne autre intérêt que