Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/220

Cette page a été validée par deux contributeurs.
212
LES MILLE ET UNE NUITS,

apparence d’ouverture, il s’en fit une, grande au moins comme une espèce de porte à deux battans, pratiquée dans le même roc et de la même matière, avec un artifice admirable.

» Cette ouverture exposa à nos yeux, dans un grand enfoncement creusé dans ce roc, un palais magnifique, pratiqué plutôt par le travail des génies que par celui des hommes : car il ne paroissoit pas que des hommes eussent pu même s’aviser d’une entreprise si hardie et si surprenante.

« Mais, Commandeur des croyans, c’est après coup que je fais cette observation à votre Majesté ; car je ne la fis pas dans le moment. Je n’admirai pas même les richesses infinies que je voyois de tous côtés ; et sans m’arrêter à observer l’économie qu’on avoit gardée dans l’arrangement de tant de trésors, comme l’aigle fond sur sa proie, je me jetai sur le premier tas de monnoie d’or qui se présenta devant moi, et je commençai à en mettre dans un sac dont je m’étois déjà saisi, autant que je jugeai pou-