Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/201

Cette page a été validée par deux contributeurs.
193
CONTES ARABES.

si elle étoit à la fin de ses contes ?

« À la fin de mes contes, Sire, répondit la sultane en se récriant à cette demande ! J’en suis bien éloignée : le nombre en est si grand, qu’il ne me seroit pas possible à moi-même d’en dire le compte précisément à votre Majesté. Ce que je crains, Sire, c’est qu’à la fin votre Majesté ne s’ennuie et ne se lasse de m’entendre, plutôt que je manque de quoi l’entretenir sur cette matière. »

« Ôtez-vous cette crainte de l’esprit, reprit le sultan, et voyons ce que vous avez de nouveau à me raconter. »

La sultane Scheherazade, encouragée par ces paroles du sultan des Indes, commença de lui raconter une nouvelle histoire en ces termes : « Sire, dit-elle, j’ai entretenu plusieurs fois votre Majesté de quelques aventures arrivés au fameux calife Haroun Alraschild ; il lui en est arrivé grand nombre d’autres, dont celle que voici n’est pas moins digne de votre curiosité. »