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CONTES ARABES.

quelque temps dans une si grande admiration, qu’il en étoit immobile. Après être enfin revenu à lui, il reçu le présent des mains de la mère d’Aladdin, en s’écriant avec un transport de joie : « Ah, que cela est beau ! Que cela est riche ! » Après avoir admiré et manié presque toutes les pierreries l’une après l’autre, en les prisant chacune par l’endroit qui les distinguoit, il se tourna du côté de son grand visir ; et en lui montrant le vase : « Vois, dit-il, et conviens qu’on ne peut rien voir au monde de plus riche et de plus parfait. » Le visir en fut charmé. « Eh bien, continua le sultan, que dis-tu d’un tel présent ? N’est-il pas digne de la princesse ma fille, et ne puis-je pas la donner à ce prix-là à celui qui me la fait demander ? »

Ces paroles mirent le grand visir dans une étrange agitation. Il y avoit quelque temps que le sultan lui avoit fait entendre que son intention étoit de donner la princesse sa fille en mariage à un fils qu’il avoit. Il crai-