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LES MILLE ET UNE NUITS,

Fatime, je suis prête à lui obéir. » Et en même temps elle suivit les eunuques, qui avoient déjà repris le chemin du palais.

Quand le magicien, qui sous un habit de sainteté, cachoit un cœur diabolique, eut été introduit dans le salon aux vingt-quatre croisées, et qu’il eut aperçu la princesse, il débuta par une prière qui contenoit une longue énumération de vœux et de souhaits pour sa santé, pour sa prospérité, et pour l’accomplissement de tout ce qu’elle pouvoit désirer. Il déploya ensuite toute sa rhétorique d’imposteur et d’hypocrite pour s’insinuer dans l’esprit de la princesse, sous le manteau d’une grande piété ; et il lui fut d’autant plus aisé de réussir, que la princesse qui étoit bonne naturellement, étoit persuadée que tout le monde étoit bon comme elle, ceux et celles particulièrement qui faisoient profession de servir Dieu dans la retraite.

Quand la fausse Fatime eut achevé sa longue harangue : « Ma bonne