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CONTES ARABES.

te tue ; mais lève-toi, et fais ce que je te dirai. »

Fatime qui étoit couchée dans son habit, se leva en tremblant de frayeur. « Ne crains pas, lui dit le magicien, je ne demande que ton habit, donne-le-moi et prends le mien. Ils firent l’échange d’habit ; et quand le magicien se fut habillé de celui de Fatime, il lui dit : « Colore-moi le visage comme le tien, de manière que je te ressemble, et que la couleur ne s’efface pas. » Comme il vit qu’elle trembloit encore, pour la rassurer, et afin qu’elle fît ce qu’il souhaitoit avec plus d’assurance, il lui dit : « Ne crains pas, te dis-je encore une fois, je te jure par le nom de Dieu que je te donne la vie. » Fatime le fit entrer dans sa cellule, elle alluma sa lampe ; et en prenant d’une certaine liqueur dans un vase avec un pinceau, elle lui en frotta le visage, et lui assura que la couleur ne changeront pas et qu’il avoit le visage de la même couleur qu’elle, sans différence. Elle lui mit ensuite sa propre coiffure sur la