Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/177

Cette page a été validée par deux contributeurs.
169
CONTES ARABES.

épousé une princesse fille d’un sultan.

Quand le magicien eut appris de la sorte quelle avoit été la triste destinée de son frère, il ne perdit pas de temps en des regrets qui ne lui eussent pas redonné la vie. La résolution prise sur le champ de venger sa mort, il monta à cheval, et il se mit en chemin en prenant sa route vers la Chine. Il traversa plaines, rivières, montagnes, déserts ; et après une longue traite, sans s’arrêter en aucun endroit, avec des fatigues incroyables, il arriva enfin à la Chine, et peu de temps après à la capitale que la géomance lui avoit enseignée. Certain qu’il ne s’étoit pas trompé, et qu’il n’avoit pas pris un royaume pour un autre, il s’arrêta dans cette capitale et il y prit logement.

Le lendemain de son arrivée, le magicien sortit ; et en se promenant par la ville, non pas tant pour en remarquer les beautés qui lui étoient fort indifférentes, que dans l’intention de commencer à prendre des mesures