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CONTES ARABES.

fort promptement. La princesse qui n’avoit pas douté qu’il ne fît diligence, avoit jeté elle-même la poudre qu’Aladdin lui avoit apportée, dans un gobelet qu’elle avoit mis à part, et elle venoit de faire servir. Ils se mirent à table vis-à-vis l’un de l’autre, de manière que le magicien avoit le dos tourné au buffet. En lui présentant ce qu’il y avoit de meilleur, la princesse lui dit : « Si vous voulez, je vous donnerai le plaisir des instrumens et des voix mais comme nous ne sommes que vous et moi, il me semble que la conversation nous donnera plus de plaisir. » Le magicien regarda ce choix de la princesse comme une nouvelle faveur.

Après qu’ils eurent mangé quelques morceaux, la princesse demanda à boire. Elle but à la santé du magicien ; et quand elle eut bu : « Vous aviez raison, dit-elle, de faire l’éloge de votre vin, jamais je n’en avois bu de si délicieux. » « Charmante princesse, répondit-il, en tenant à la main le gobelet qu’on venoit de lui