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CONTES ARABES.

point, il ne put s’empêcher de se laisser aller au sommeil qui l’accabloit, et il s’endormit au pied de l’arbre où il étoit.

Le lendemain, dès que l’aurore commença à paroître, Aladdin fut éveillé agréablement, non-seulement par le ramage des oiseaux qui avoient passé la nuit sur l’arbre sous lequel il étoit couché, mais même sur les arbres touffus du jardin de son palais. Il jeta d’abord les yeux sur cet admirable édifice, et alors il se sentit une joie inexprimable d’être sur le point de s’en revoir bientôt le maître, et en même temps de posséder encore une fois sa chère princesse Badroulboudour. Il se leva, et se rapprocha de l’appartement de la princesse. Il se promena quelque temps sous ses fenêtres, en attendant qu’il fût jour chez elle et qu’on pût l’apercevoir. Dans cette attente il cherchoit en lui-même d’où pouvoit être venue la cause de son malheur ; et après avoir bien rêvé, il ne douta plus que toute son infortune ne vînt d’avoir quitté sa