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LES MILLE ET UNE NUITS,

re princesse que le sultan me demande ? Jamais je n’y réussirai ; il vaut donc mieux que je me délivre de tant de fatigues qui n’aboutiroient à rien, et de tous les chagrins cuisans qui me rongent. » Il alloit se jeter dans la rivière, selon la résolution qu’il venoit de prendre ; mais il crut en bon Musulman fidèle à sa religion, qu’il ne devoit pas le faire, sans avoir auparavant fait sa prière. En voulant s’y préparer, il s’approcha du bord de l’eau pour se laver les mains et le visage, suivant la coutume du pays ; mais comme cet endroit étoit un peu en pente, et mouillé par l’eau qui y battait, il glissa, et il seroit tombé dans la rivière s’il ne se fût retenu à un petit roc élevé hors de terre environ de deux pieds. Heureusement pour lui il portoit encore l’anneau que le magicien africain lui avoit mis au doigt avant qu’il descendît dans le souterrain pour aller enlever la précieuse lampe qui venoit de lui être enlevée. Il frotta cet anneau assez fortement con-