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CONTES ARABES.

montés au haut des murs du palais, témoins de ce qui venoit de se passer, abandonnèrent leur dessein. Ils descendirent en peu d’instans, et pleins de joie d’avoir sauvé la vie à un homme qu’ils aimoient véritablement, ils publièrent cette nouvelle à tous ceux qui étoient autour d’eux ; elle passa bientôt à toute la populace qui étoit dans la place du palais ; et les cris des chiaoux, qui annonçoient la même chose du haut des terrasses où ils étoient montés, achevèrent de la rendre publique. La justice que le sultan venoit de rendre à Aladdin en lui faisant grâce, désarma la populace, fit cesser le tumulte, et insensiblement chacun se retira chez lui.

Quand Aladdin se vit libre, il leva la tête du côté du balcon ; et comme il eut aperçu le sultan : « Sire, dit-il en élevant sa voix d’une manière touchante, je supplie votre Majesté d’ajouter une nouvelle grâce à celle qu’elle vient de me faire, c’est de vouloir bien me faire connoître quel est mon crime. » « Quel est ton crime,