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CONTES ARABES.

palais, et que les portiers eussent fermé la porte, pour empêcher qu’elle n’entrât.

Aladdin fut conduit devant le sultan, qui l’attendoit sur le balcon, accompagné du grand visir ; et sitôt qu’il le vit, il commanda au bourreau, qui avoit eu ordre de se trouver là, de lui couper la tête, sans vouloir l’entendre, ni tirer de lui aucun éclaircissement.

Quand le bourreau se fut saisi d’Aladdin, il lui ôta la chaîne qu’il avoit au cou et autour du corps ; et après avoir étendu sur la terre un cuir teint du sang d’une infinité de criminels qu’il avoit exécutés, il l’y fit mettre à genoux, et lui banda les yeux. Alors il tira son sabre, il prit sa mesure pour donner le coup, en s’essayant et en faisant flamboyer le sabre en l’air par trois fois, et il attendit que le sultan lui donnât le signal pour trancher la tête d’Aladdin.

En ce moment, le grand visir aperçut que la populace qui avoit forcé les cavaliers, et qui avoit rempli la