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LES MILLE ET UNE NUITS,

d’autres que celle qu’il emportait ; et son silence enfin fit que les enfans s’écartèrent, et qu’ils le laissèrent aller.

Dès qu’il fut hors de la place qui étoit entre les deux palais, il s’échappa par les rues les moins fréquentées ; et comme il n’avoit plus besoin des autres lampes ni du panier, il posa le panier et les lampes au milieu d’une rue où il vit qu’il n’y avoit personne. Alors dès qu’il eut enfilé une autre rue, il pressa le pas jusqu’à ce qu’il arrivât à une des portes de la ville. En continuant son chemin par le faubourg, qui étoit fort long, il fit quelques provisions avant qu’il en sortît. Quand il fut dans la campagne, il se détourna du chemin dans un lieu à l’écart, hors de la vue du monde, où il resta jusqu’au moment qu’il jugea à propos, pour achever d’exécuter le dessein qui l’avoit amené. Il ne regretta pas le barbe qu’il laissoit dans le khan où il avoit pris logement ; il se crut bien dédommagé par le trésor qu’il venoit d’acquérir.

Le magicien africain passa le reste