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CONTES ARABES.

changer contre des vieilles ? Ce sont les enfans dont il est si fort environné qu’à peine peut-il avancer, qui font tout le bruit qu’on entend, en se moquant de lui. »

Sur ce récit, une autre femme esclave, en prenant la parole : « À propos de vieilles lampes, dit-elle, je ne sais si la princesse a pris garde qu’en voilà une sur la corniche ; celui à qui elle appartient ne sera pas fâché d’en trouver une neuve au lieu de cette vieille. Si la princesse le veut bien, elle peut avoir le plaisir d’éprouver si ce fou est véritablement assez fou pour donner une lampe neuve en échange d’une vieille, sans en rien demander de retour ? »

La lampe dont la femme esclave parloit, étoit la lampe merveilleuse dont Aladdin s’étoit servi pour s’élever au point de grandeur où il étoit arrivé ; et il l’avoit mise lui-même sur la corniche avant d’aller à la chasse, dans la crainte de la perdre, et il avoit pris la même précaution toutes les autres fois qu’il y étoit allé. Mais